Qu’entend-on par “anticiper” ?
Pour Gaston Berger, philosophe français, regarder vers l’avenir ne suffit pas afin d’entamer une prospective. L’attitude prospective consiste à vouloir « voir plus loin » et dépasser ainsi la prédiction de « voir plus large » sans tenter des prévisions ; de « voir plus en profondeur » sans tenter d’extrapoler. Pour y parvenir, il est nécessaire d’analyser, de comprendre, de rechercher les facteurs d’influence et de dépasser la prise en compte des contingences ou des croyances.
Il faut donc voir large, voir loin et voir en profondeur.
Des acteurs syndicaux ont adopté depuis longtemps une position proactive pour éviter d’être à la remorque des décisions patronales. L’anticipation peut permettre aux syndicats de proposer des alternatives économiques avant que la décision de fermeture d’un site ou de réorganisation des effectifs ne soit prise. De telles approches anticipatives des restructurations semblent d’autant plus efficaces lorsqu’elles s’accompagnent d’une stratégie relative aux politiques industrielles au niveau territorial, national voire européen. Le but, via l’anticipation, est notamment d’assurer une sécurisation des parcours professionnel des travailleurs et de prévenir les conséquences négatives inhérentes à une restructuration.